Assise sur la balançoire d'Esteban je regardais pensivement les villas voisines. Il y aurait sans aucun doute de belles choses à voler la dedans. Mais bien que je soit passée maître en l'art de voler, je ne me suis jamais introduite dans une maison et je doute que je le ferais un jour. Surtout que ces petits bourges devaient avoir une alarme et j'ai aunes envie de me faire prendre. Ce n'est pas vraiment le moment dirons-nous. Que je vous explique, je crois, enfin en fait j'en suis même sûre. J'ai retrouvé mon grand demi-frère (ça se dit pas ? C'est n'est pas grave.) Il est flic, l'ironie du sort, pour moi, petite voleuse c'est en partie pour ça je ne tiens pas à me faire prendre. Il a l'air cool et je ne veux pas faire mauvaise impression. C'est d'ailleurs bien la première fois que je veux faire bonne impression sur quelqu'un. D'habitude les gens m'aiment ou pas, mais je ne cherche pas à leur plaire. C'est grâce à Alaska que j'en sais un plus sur mon demi-frère, Clayton. Bon d'accord, pour avoir ses infos, j'ai un menti (beaucoup, peut-être). Mais c'était tellement important que j'en sache plus sur lui, que le mensonge m'a paru la solution la plus simple. De toute façon j'allais pas débarquer en lui disant « salut, ça fait des semaines que j'espionne Clay, je t'ai vu rentrer chez plusieurs fois chez lui ; parle moi de lui c'est mon demi-frère ! » Non ! Et puis je n'ai pas encore décidé si je lui faisais confiance. Donc pour le moment il vaut mieux qu'elle me prenne pour une vieille connaissance qui veut reprendre contact avec lui. Ça me fait quand même bizarre de savoir que j'ai une famille, enfin une autre famille. Un frère.. Bon d'accord nous n'avons pas la même mère et la personne qui nous lie par le sang est une pure ordure. Clay, lui, n'a pas l'air d'en être une. De toute façon il n'a pas le droit, pas le droit d'être comme ce fou, ce profiteur, cet enfoiré. Ok, j'en demande beaucoup à quelqu'un qui ne me connaît pas, c'est vrai. Mais il est vraiment ma seule chance, si vous saviez à quel point j'attendais le moment où j'apprendrais, que quelque part, j'avais une autre famille, d'autres personnes qui partageaient le même sang que moi. J'attends ça depuis tellement longtemps. Que quoi qu'il arrive je n'abandonnerais pas. « Al' ! » Fit une voix masculine dans mon dos. « Hey ! » Dis-je en me tournant vers mon nouvel hébergeur. C'était la première fois que je restais aussi longtemps chez la même personne. J'ai plutôt l'habitude de rester deux, trois et de me tirer. Bon je dois avouer que la plupart du temps je me fais virer et non l’inverse. « On dirait, une enfant t'es mignonne comme ça »  Quoi ?! Je suis mignonne ? Depuis quand quelqu'un avait le droit de me trouver mignonne ? Pour qui se prenait-il à me dire que j'avais l'air d'une enfant. « Qu'on soit clair entre toi et moi, l'enfant, c'est toi ! » Ma voix était froide et je n'avais pas l'intention d'être plus clémente. « Un jour t'arrêtera d'être comme ça... ou pas » Dit-il d'une voix calme et il parti en direction de la maison. « Putain ! » Criais-je en envoyant valser un pauvre cailloux.

« Venir m'aider à mettre la table c'est en option chez toi ou.. ? » Esteban c'était tourné vers moi et avait l'air un peu en colère. C'est vrai qu'il y avait de quoi être fâché, j'étais affalée sur le canapé pendant que lui préparait le repas et mettait la table. Et je suis sûre qu'il n'avait toujours pas digéré ce que je lui avais dit dans le jardin. « Je suis ton hôte, à toi de me servir. » Dis-je d'un ton impérial en faisant de grands gestes, comme les méchantes reines le faisaient dans les films Disney (pour ma défense ce sont les seuls que j'ai vus enfin les seuls qui parlaient de reine quoi.) Je voulais, le faire rire. Mais visiblement mon interprétation d'une méchante reine ne le faisait pas rire. Il me regarda droit dans les yeux, un peu comme s'il pouvait me tuer avec et il parti dans la cuisine. « Ooh, mais Este, reviens c'était pour rire. » Criais-je en me levant pour le rejoindre. « Tu me fais la tête ? » Je prenais conscience que j'avais été trop loin. Seulement de ma vie, je n'ai jamais eu d'amis et pour le moment Esteban est de loin ce qui ressemble le plus à un ami pour moi. Sauf que je ne sais absolument comment me comporter. « Qui es-tu Aloisia ? » Me demanda-il ignorant ma question. « Je suis la fille qui a sauvé le chat de ta mère, tu te souviens ? » Répondis-je ne sachant pas là où il voulait en venir. « Arrête, c'est faux ne me prend pas pour un idiot. » « Non loin de moi cette idée Esteban. » Dis-je à voix basse. « Je t'ai vu mettre Hercule dans l'arbre. » Je ne pu m'empêcher de rire. J'avoue, je n'ai pas vraiment sauvé héroïquement le chat de la vieille, pardon de sa mère. Il se peut que l'ai porté (non sans subir des blessures, ce chat est un monstre avec une tête qui ferait craqué n'importe qui.) en haut d'un arbre, attendu que sa propriétaire affolée rapplique et que je lui propose monde aide.

« Tu as raison, je t'ai menti » Dis-je piteusement en regardant mes chaussettes. C'était la première fois que je me sentais mal de mentir, la première fois que j'avouais avoir menti et la première fois que je craignais les répercussions de ses mensonges. « T'es sérieuse ? Tu as vraiment mis Hercule dans l'arbre exprès pour que ma mère te récompense d'avoir sauvé l'amour de sa vie ? » Il avait l'air dégoutté, mais surtout et c'est ce qui me fit le plus mal, je lui faisais pitié. « Esteban.. tu ne comprends pas ! J'ai nulle part ou aller si je suis venue à Saint-louis c'est pour retrouver un semblant de famille. Je te jure que cette fois je n'avais pas l'intention de blesser qui que ce soit par mes mensonges ! » « Cette fois ? Ça veut dire que c'est pas la première fois que tu te sers de quelqu'un pour arriver à tes fins ?! Tu te rends compte que ça va faire un mois que tu vis chez moi, que je t'ai fait confiance et mes parents aussi vu qu'ils ont eu l'air de partir en voyage plutôt sereinement alors qu'une inconnue venait d'emménager chez eux ? » « Non Esteban c'est pas la première fois que je mens pour survivre. Mais justement si je le fais c'est pour survivre depuis que je suis enfant je n'ai fait que survivre, survivre à mes parents à la vie que nous menions. Et comme tu l'as dit ça va faire un mois que je vis chez toi, un mois que pour une fois je ne survis pas, mais un mois que je vis tout simplement. »