✜Family Portrait. Il avait conscience de ce qu'il faisait et même si la peur envahissait chaque parcelle de son être, il savait, sans la moindre hésitation qu'il prenait la bonne décision. Cela durait depuis bien trop longtemps et il n'allait pas laisser les choses continuer dans cette direction. Il avait supporté cela durant trop d'années. Il s'était tût, avait accepté, incapable de protéger les gens auxquels il tenait plus que tout. Son corps de jeune adolescent ne mettait pas les chances de son côté mais il avait quelque chose qui pouvait changer la donne. Dans ses mains se trouvaient un fusil bien trop grand pour lui toutefois il n'allait pas rater sa cible. Non, même pour tout l'or du monde, il n'aurait pas changé d'avis. Avec un calme olympien, il ouvrit la porte où le monstre dormait à poings fermés. Il s'était assez amusé pour la soirée et maintenant c'était à Clayton de jouer. A pas de loups, il s'approcha du lit et sans hésiter une seule seconde, il pointa l'arme sur son père. « Réveille-toi ! Au moindre geste je t'explose ta cervelle puante. » Le jeune adolescent n'avait pas peur. Il savait que ce qu'il faisait était pour le bien de tous. Non, il ne supporterait plus cette situation. Cet homme avait déjà plus que gâché la vie de sa famille. C'est lui qui avait décidé de partir en Amérique poursuivant un rêve américain impossible à atteindre. Il avait rêvé de grandeur pour lui, sa jeune épouse et leur premier enfant. Tout n'était devenu que décadence, surtout après la naissance de Topaz. Il avait vu, bien trop tôt, les dégradations que peuvent amener l'échec. L'argent avait commencé à manquer puis les rêves s'étaient brisés. Son père avait laissé ressortir le pire côté de lui-même. Il était devenu égoïste, violent, alcoolique, dégueulasse. Clay s'était mis à le détester puis à le haïr. Dans sa chambre, il attendait avec impatience ce jour où il serait capable de protéger sa famille de cette pourriture. Il rêvait de l'instant où plus jamais il ne lèverait la main sur les deux femmes de la maison. Pourquoi n'avait-il jamais rien tenté sur lui ? Il n'en savait rien, son père répétait parfois lors d'un discours alcoolisé que l'homme avait le pouvoir. Lui ne voyait rien de glorieux à frapper femme et fille. Cependant, tandis qu'il se tenait devant lui, il comprenait son idée du pouvoir détenu par l'homme. A cet instant, il devenait l'homme de la famille, celui qui détenait le pouvoir et rien n'allait changer cela. « Que... Qu'est-ce que tu fais ? » Pour l'empêcher de bouger, il appuya l'arme avec plus de force. Il ne fallait pas trembler, il devait agir comme un homme. C'était la seule solution. « Je fais ce que j'aurais dû faire depuis des années : je te fais dégager de nos vies. Tu as deux solutions : soit tu lèves ton derrière de pauvre type de ce lit et tu quittes cette maison pour toujours. Soit j'appuie sur la détente et laisse ta cervelle décorer les murs de cette pièce. » Il ne laissait passé aucune hésitation dans sa voix mais il ne savait même pas s'il aurait la force de le faire. Ce qui était certain c'est que la situation ne pouvait continuer de la sorte. Sa mère, réveillée, s'était mise à pleurer. Elle suppliait son garçon de ne pas faire de bêtises. Clay oublia le monde, il n'y avait que lui et l'envie de voir les choses changer. « Mais... C'est chez moi ! Et je suis ton père, tu me dois obéissance ! C'est ma famille ! Ma maison ! Je fais ce que je veux ! » Il pouvait parler autant qu'il le désirait, son fils n'écoutait plus rien. Tout cela était fini, il avait compris avec quelle facilité un homme pouvait mentir. « Tu as trois secondes pour dégager ou je tire. Un » « Tu n'oseras pas tirer. » « Deux. » « Je suis ton père ! Un fils ne tue pas son père. » « Tr... » « Je pars, je pars ! » Il s'était levé mais jamais il n'avait lâché l'arme de ses mains. Non, pas temps qu'il serait dans ma maison. Aurait-il osé tirer ? Peut-être. Tout ce qu'il savait c'est que cette pourriture allait enfin dégager de leur vie. « Si tu oses revenir j'appuierais sans la moindre hésitation. Les pourritures ne méritent pas de vivre. » Il était parti et l'adolescent s'était senti plus libre. Une épine venait de se retirer de son pied malheureusement tout ne s'arrange pas d'un claquement de doigt. « Pourquoi ! Je sais qu'il pouvait faire des erreurs mais je l'aimais... » L'amour ? Si c'était à cela que ça ressemblait, il ne désirait pas le connaitre. Comment peut-on aimer quelqu'un qui nous détruit ? Non, il ne comprenait vraiment pas. Redevenant l'enfant qu'il était, il lâcha le fusil avant de serrer sa mère dans ses bras. Plus personne ne leur ferait de mal, il les protégerait de tout et n'importe qui...

✜ The funeral. Les coups s'enchaînaient à une vitesse folle. Il frappait l'homme d'un côté puis de l'autre sans le moindre ménagement. « Tu vas me dire tout ce que tu sais où ta tête finira comme cible pour mon jeu de fléchette. »Sans âme, sans vie, sans envie. Il était l'action, il était une boule d'énergie qui déambulait sans qu'on s'y attende. Sa tête, elle s'était éteinte quand il avait découvert le corps. Las Vegas, la ville de l'interdit, celle où il avait grandi. Celle où il avait été scolarisé. Elève assez moyen bien qu'intelligent, s'endormant en classe pour une raison inconnue. Personne ne savait qu'il faisait son possible pour faire gagner un peu d'argent. Il voulait que Topaz grandisse sans se préoccuper de rien. C'est l'une des raisons qui l'a poussé à se lancer dans la voix de policier et puis de reprendre des études afin de se spécialiser dans la criminologie. Il voulait aider d'autres personnes tout en assurant l'avenir de sa petite soeur. De six ans sa cadette, il avait besoin de la protéger pour lui assurer la vie rêvée. Il la voyait devenir présidente des Etats-Unis, reine du monde. Elle était sa princesse, la seule femme qui resterait à jamais dans sa vie, la seule qui avait l'occasion de connaitre ses bons côtés. Clayton avait un caractère de merde mais pourtant il réussissait. Parce qu'il avait l'intuition, parce qu'il comprenait plus facilement que d'autres comment résoudre un meurtre particulier. Il avait l'instinct et la folie de tout se permettre pour y arriver. Mais, depuis quelques temps, il s'était transformé en un être incontrôlable. Son instinct frôlait la démence tout comme sa manière d'agir. Avant, il n'aurait pas battu un homme à mort, sans aucune preuve, maintenant c'était différent. Avant, il avait quelque chose à perdre, maintenant ce n'était plus le cas. On lui avait tout enlevé en le privant de son oxygène. « Je... Je ne sais rien. Je ne connais pas cette meuf ! » Il frappa une fois de plus, ses mains étaient ensanglantés mais il s'en fichait. Tout ce qu'il voulait c'était des réponses et il n'allait pas arrêter avant d'en obtenir. « Me prend pas pour un con ! On a ton ADN sur la scène de crime. Tu vas me dire ce que tu foutais là-bas ! Pourquoi tu l'as tuée ! Pourquoi on l'a retrouvée dans cette chambre d'hôtel avec une balle en plein coeur ? Elle ne voulait pas de toi et ton pauvre égo en a pris un coup. Tu n'aimes pas qu'on te dise non ? » Il lui envoya son pied directement dans le ventre. Il n'était plus lui-même, simplement une bête furieuse, éprise d'un chagrin trop gros pour être dompté. « Je n'ai jamais vu cette fille de ma vie et si tel avait été le cas, je ne l'aurais certainement pas tuée. » Il frappa une nouvelle fois, se moquant des arguments qu'il pouvait sortir, pour lui il était coupable, il n'avait aucun doute là-dessus. Clayton se donnait le droit d'être le juge et le bourreau. Personne ne pouvait le priver de savoir la vérité sur cette affaire. Oui, il allait sans doute tuer ce type mais il le méritait. Il avait tué sa soeur, ce n'était que donnant-donnant. Son bras ne finit malheureusement pas sur la tête de l'homme, quelque chose ou plutôt quelqu'un le retenait... « Putain Schuyler tu as perdu l'esprit ! » Il voulait bouger mais en était incapable. « A toutes les patrouilles, une ambulance est réclamée d'urgence au ... » Il ne suivait pas le fil, tout ce qu'il était capable de comprendre c'est qu'on l'empêchait de se venger. « Laisse-moi lui faire payer ! » Il se débattait et finit d'ailleurs pas le repousser. Il se précipitait à nouveau vers sa victime mais ils étaient déjà trois à le plaquer au sol, il ne pouvait rien faire. « Ce n'est pas l'assassin ! Ouvre-les yeux Clayton. Ta soeur a été retrouvée dans une chambre d'hôtel ! Toute personne ayant dormi là a pu avoir son ADN sur les lieux. Cela ne fait pas forcément de lui le tueur ! Tu dois arrêter tout ça mon vieux ! Ta vendetta ce n'est pas bon pour l'équipe et pour toi encore moins ! T'es peut-être très bon mais ils vont finir par te renvoyer ! Topaz n'aurait pas voulu ça... Elle aurait voulu que tu continues de vivre. » Il se débâtit une nouvelle fois sans que cela serve à quelque chose. « Ne me parle pas d'elle ! Tu ne la connaissais pas ! Tu ne sais pas ce que tu veux ! Tu ne peux pas savoir ! Il l'a tué ! Je dois le tuer ! » Deux menottes vinrent se placer sur ses poignets. Un policier arrêté, cela avait quelque chose de cocasses mais au vu la situation, cela était bien alarmant. Ses yeux étaient remplis d'une rage qui semblait infinie. Ce fut le dernier jour de travail de Clayton dans la police de Las Vegas. Il fut dès le lendemain congédié pour suivre une thérapie contre la colère et pour accepter la mort de sa soeur. Cela était impossible. Il avait besoin de savoir qui était le meurtrier, il avait besoin de se venger, c'était maintenant le seul moteur de son existence. Une année de traitement, une seconde de mise à l'épreuve et il avait repris du service dans la région de Saint Louis. On lui avait demandé gentiment ce qui revenait à l'obliger de s'éloigner de Las Vegas et surtout de son passé.

✜ Locked Out Of Heaven Le boulot, un moteur, ce qui lui permettait de survivre. Avançant dans les couloirs du commissariat, Clayton était assez fier de lui. Il venait de passer plus de huit heures à interroger un suspect afin d'obtenir ses aveux. S'il n'y avait pas eu de caméras, il aurait sans doute pu le faire en moins d'une demi-heure. Il était malheureusement interdit de maltraiter un suspect (sauf si personne ne pouvait le voir). Il avait été l'homme de la situation, jamais il n'avait pensé échouer mais il entendait déjà les félicitations que lui lanceraient ses collègues. Il les méritait et il les attendait avec une envie bien dissimulée. « Bravo Schuyler. » Il prenait tout mais ne rendait malheureusement rien. « Oh tu sais, ce n'est qu'un monstre de moins dans la nature. Il y en reste tant d'autres à attraper. » Il lui en restait un, toujours le même, celui qui le hanterait jusqu'à la fin de son existence. Comme à son habitude, il se rendit à la cafétéria afin de prendre un petit café. La boisson chaude n'était pas exactement celle qu'il désirait. Il ne buvait toutefois pas durant ses heures de services. Non, il devrait attendre ce soir pour profiter d'une bonne liqueur. Un liquide ambré, voilà tout ce qu'il désirait. La cerise sur le gâteau c'était de l'accompagner d'une charmante compagnie. Se perdre dans l'alcool et les femmes, son autodestruction, plus lente que la mort, tout ce dont il avait besoin. « Et j'ai trouvé la preuve dont Schuyler avait besoin. C'est grâce à moi qu'il a résolu cette enquête. » D'un seul coup son sang ne fait qu'un tour. S'il y avait bien une chose qu'il ne supportait pas c'est qu'on s'attribue un travail qui était sien. Sans perdre une seconde, il attrapa le jeunot par le col et le plaqua contre le mur. « Pour toi c'est inspecteur Schuyler mon gars. On t'a jamais appris à ne pas t'attribuer le travail d'un autre. Encore moins le mien. J'oubliais que ton cerveau d'empoté t'empêchera à jamais de voir la moindre preuve même évidente. Pauvre gosse, tu ferais bien de te lancer directement comme agent de quartier. Je te trouverais magnifique au milieu d'un carrefour. Oh et puis, si quelqu'un t'écrase, cela fera une stupidité de moins dans ce monde. » Le gosse était effrayé et lui jubilait, il aimait ce sentiment de contrôle, cela le rendait plus vivant. « Oui Monsieur l'inspecteur Schuyler. » Le pauvre jeunot bégayait et lui se marrait. « Et franchement, de votre bande d'idiots prépubères, la seule qui ait trouvé une piste quelque peu intéressante est la blondinette qui se cache au fond. Le jour où tu auras un quart de son talent tu t'en sortiras bien. Etre plus stupide qu'une blonde, il faut quand même le faire. » Chacun de ses compliments n'en était pas vraiment un et puis il appréciait de voir le feu monter aux joues de la petite gamine. Elle n'aimait pas attirer l'attention et il en jouait. « Blondie, je dois te parler. » L'appeler par son nom de famille c'était bien trop pour lui. Il avança dans le couloir en sa charmante compagnie. « Franchement, ma jolie, t'es moins blonde que tu en as l'air alors parler devrait-être dans tes possibilités ? Ne laisse pas cet imbécile récolter tes lauriers. Tu as peur qu'en devenait une femme de pouvoir, il veuille plus de ton petit cul ? Je crois bien qu'il lui en faudrait bien plus que ça. » Elle ne répondit rien se contentant de rougir. De la plupart de ses coéquipiers, il devait avouer qu'elle possédait un petit truc en plus. Elle était moins chiante et si douce que cela en devenait dérangeant. « Alors Schuyler ? Tu sors officiellement avec De Luca ? J'étais sûr que tu l'avais choisi pour son petit derrière. » Immédiatement, le trentenaire passa son bras autour de la taille de la demoiselle. « Que veux-tu ! On ne peut pas tous aller voir les putes pour se rappeler qu'on a quelque chose dans le pantalon. Et si tu veux savoir, Blondie est remplie de qualités professionnelles. Malheureusement, je ne crois pas qu'ils la laisseront faire équipe avec un détraqué du slip tel que toi. » Il continua d'avancer tout en n'enlevant point sa main. Il savait que la demoiselle n'était pas à son aise et c'est ce qui rendait la situation d'autant plus plaisante. « Fais pas ta mijaurée, si je t'avais vraiment choisi que pour ton petit cul ça ferait longtemps qu'on se serait allongé sur mon bureau. » Elle lui lança un regard noir avant de s'en aller. Oui la petite Blondie n'était pas comme tout le monde.