J'étais certain d'une chose. Nous étions complémentaires. Nous avions deux conceptions assez différentes de l'éducation et des choses en général mais en fait cela devenait une force dans notre cas. Julianna avait une autorité naturelle qui faisait que les enfants l'écoutaient toujours avec de grands yeux, mais elle ne devait pas hausser le ton, ni rien, juste parler et les enfants l'écoutaient. Pour ma part, cela ne marchait pas du tout, je n'avais pas cette autorité et il fallait que je hausse le ton pour me faire entendre. Mais j'avais une patience qui dépassait toutes les limites humaines et avec les enfants, il fallait en avoir. Tout ce qui concernait les discutions assez sérieuses, et notamment concernant l'école, c'était moi qui m'y collait, mais cela ne me posait aucun problème. J'aimais analyser la psychologie des enfants et les deux spécimens qu'on avait à la maison était très intéressants. Après que la dispute du soir était passé, le temps des câlins étais arrivé. Je n'avais pu m'empêcher d'attirer ma chérie sur moi et de la couvrir de baisés dans le cou. Un rire s'échappa de sa gorge. Sa réaction me fit sourire et je répondais du tac au tac, "Ce n'est pas moi qui fait du bruit, c'est toi qui est folle."

J'avais posé mes mains sur les hanches fines de ma chérie et elle scruta la porte d'entrée. Sa question m'accrocha un sourire malicieux sur les lèvres et la jeune femme se leva pour fermer la porte. Elle revint assez rapidement, puis me donna un baisé langoureux et je sentis ses cheveux tomber sur ses épaules. Un parfum enivrant nous entoura. Je la colla tout contre moi, ne voulant pas perdre une seule seconde de son corps chaud contre ma peau. La jeune femme avait le don de faire grimper l'envie en quelques secondes et des idées peu catholiques traversaient déjà mon esprit. Notre baisé durant quelques secondes et mes mains ne purent s'empêcher de se balader sur son corps, elle était vraiment belle, c'était un fait. La jeune femme plongea son regard dans le mien en me disant que je ne le méritais pas. Je souriais puis en quelques secondes, je prenais ses poignets dans mes mains et la retournait pour prendre le contrôle. "Je ne le mérite pas mais tu ne peux pas t'échapper de mon charme." Je dévorais son cou de baisés et de petites morsures, descendant dangereusement vers son décolleté. J'avais envie d'elle, mais le plus dur était de rester silencieux.

Ce qui me plaisait avec Julianna, c'est qu'elle avait une force de caractère qui faisait qu'elle ne perdait jamais le contrôle de ce qu'elle faisait. J'avoue que parfois, j'aurais aimé qu'elle se laisse prendre par ses envies, qu'elle s'abandonne mais ce n'était pas dans sa personnalité et je respectais ça. La jeune femme était tout le temps dans la retenue, ce qui était totalement l'inverse de moi qui aimait sans cesse m'abandonner à mes pulsions. Nos différences faisaient notre force. La jeune femme précisa que tout ce qui se passerais dans ce lit ce soir serait uniquement parce qu'elle le voulait. Elle ôta alors sa nuisette et me rendit complètement fou avec ses petits mouvements. Nos corps presque nus se désiraient et je ne pouvais plus cacher mon envie. Mes mains se baladèrent sur le corps de Julianna.

La jeune femme s'aventura sur le torse du jeune homme puis elle remonta et posa la question qu'elle posait à chaque fois. Elle avait du mal à réellement franchir le pas. Je ne voulais aucunement la brusquer et j'essayais de comprendre ce qui n'allait pas. La jeune femme souffla un petit désolé et se retourna. L'envie était redescendu et sans hésiter je me tourna vers elle, la prenant dans mes bras. J'avais un peu de mal à comprendre, j'avais l'impression que c'était peut être à cause de moi, et Julianna restait évasive sur le sujet. "Ne t'excuse pas. Je voudrais simplement comprendre. J'ai fais quelque chose qu'il ne fallait pas?" Ma voix était tendre mais je ne parvenais pas à cacher mon inquiétude. Julianna était une jeune femme compliquée, mais cela la rendait irrésistible.

Qu'est ce que je pouvais me détester quand j'agissais de la sorte. C'était indescriptible je bloquais tout à coup, je pensais trop... Daniel me demanda alors si c'était de sa faute, s'il avait fait quelque chose de mal... J'aurais bien aimé, mais il était irréprochable. C'était de ma faute. Tout simplement. Qu'est ce qui clochait avec moi ? J'étais attiré par les mélodrames, la mélancolie, les histoires compliquées. Et avec Daniel tout était si parfait... " Tu n'as rien fait, c'est moi qui débloque " je tirais la couette au dessus de mon menton, honteuse. Le pire dans tout ça, c'est que je n'avais jamais rien dévoilé de ce qui me trottais dans la tête depuis que nous nous étions mis en couple, que nous avions fait vie commune. J'avais seulement dit que le père de Winston été mort. Alors qu'il n'en était rien, du moins je l'espérais bien que je le haïssais à l'heure actuelle.

" J'ai du mal à me laisser aller, tu vas rire... " je marquais une pause et me retournai en direction du bellâtre qui n'avait rien à se reprocher. " Quand on passe à l'acte tu vois... " le fait de parler de "faire l'amour" me faisais rougir. " Eh bien je sais pas ce qu'il m'arrive je culpabilise comme si je faisais quelque chose de mal, que je n'avais pas le droit " Certes c'était idiot mais inexplicable. Enfin j'avais sans doute quelques explications mais c'était dur à avouer. Surtout avec celui qu'on aime. C'était comme si Daniel ressentait le besoin de me parler de sa Elizabeth, je n'y survivrais sûrement pas.

J’avais souvent du mal à réellement comprendre ma chérie. Mais je savais qu'elle était du genre à se mettre en tête tout à un tas de chose complexe, elle n’arrivait jamais à être totalement détendu, elle culpabilisait pour la moindre chose. Et même si parfois cela était source de stress pour moi, je savais justement que ma présence plutôt détendue finirait par l’apaiser. Je ne devais pas perdre patiente et rien ne servait de lui reprocher quoi que ce soit. Elle avait connu un grand traumatisme en devant élever seule son fils et elle avait fait preuve d’un immense courage. Se reconstruire du jour au lendemain n’était pas chose facile. Et si j’avais si bien réussit pour ma part, c’est que le divorce venait de moi en partie et je n’avais eu envie que d’une chose, c’était de tourner la page. Alors que jamais Julianna avait souhaité être abandonné par le père de Winston. Nous étions dans deux optiques différentes et c’est pour cette raison qu'il me devait d’être compréhensif et patient. La jeune femme, avec une petite voix qui avait le don de me fendre le cœur, murmura que je n’avais rien fait et que c’était uniquement elle qui bloquait. Je posais mon regard sur sa nuque puis j’y déposais un baisé. Elle était toujours dos à moi et j’aurais voulu voir ses yeux à cet instant, pour qu'elle puisse puiser dans mon regard toute la force que j’avais à lui donner.

Puis enfin, elle m’expliqua. Je l’écoutais et j’étais vraiment touché qu'elle ose m’en parler. Qu'elle me dise réellement ce qu'il en était. Je hochais doucement la tête puis prenait le menton de ma belle entre mes doigts. « Tu n’a pas à te justifier Julianna. Ce genre de chose, ce qui t’es arrivée, tout ça, ça prend du temps pour passer à autre chose réellement et pour se laisser aller. Sache en tout cas, que jamais je ne te forcerais à quoi que ce soit, et que j’attendrais que tu sois prête, et tu en ai vraiment envie ». Je ne voulais certainement pas passé pour le gros dégueulasse qui force sa compagne à faire l’amour. Loin de là. Je respectais son choix, même si je dois avouer que de la savoir en sous-vêtement, tout près de mon corps, me faisait me rendre compte à quel point, moi, j’avais envie d’elle.