… une famille tranquille. Jackson et Elizabeth, ensemble depuis seulement un an, apprirent qu’ils allaient devenir parent. Et nan, ce n’était pas un évènement heureux, surtout qu’Elizabeth était vraiment trop jeune, et Jackson vraiment trop vieux… En fait, elle n’était sortie avec lui que pour l’argent, Jackson lui payant tout ce qu’elle voulait quand elle le voulait. Une manipulatrice, en fait. Mais elle a gardé le gamin, et voilà. Je suis né. Jagg Andreas Blackstone, pour vous servir ! Bon, ce qui suivi ma naissance fut loin d’être vraiment une histoire digne de commencer par « il était une fois ». Elizabeth a accouché, puis elle s’est barrée, me laissant à la garde de mon père. Ce dernier alla vivre chez sa sœur à New York, quittant Saint-Louis juste après cet évènement, et ma tante l’aida à m’élever. Du moins, jusqu’à ce qu’elle rende l’âme, alors que je n’avais que six ans. Jackson était tout seul avec moi, et faisait pour la première fois face à la difficulté que c’était d’être parent. Comme tous les enfants, je suis allé à l’école, j’ai eu des amis, des bonnes et des mauvaises notes. En fait, la seule chose qui me différenciait des autres, c’était que l’on venait me chercher chaque soir en limousine, par le chauffeur personnel de mon père. Et ouais, c’était la classe d’avoir un père riche ! Mais ça ne faisait pas tout. Quand j’étais adolescent, je me suis vite rendu compte que, tout comme ma mère, l’argent attirait beaucoup les filles. Vous savez, le genre qui glousse à chaque fois que l’on passe… Etrangement, elles se sont arrêté quand j’ai commencé à sortir avec des hommes, je me demande bien pourquoi. La vérité était que je voulais simplement briser leurs illusions, et ma bisexualité m’aidait beaucoup pour ça. Jusqu’à ce que Beth débarque dans ma vie. Elle était magnifique… de magnifiques yeux, un sourire à tomber par terre, un corps de mannequin, et une personnalité en or. Du moins, c’est ce que je croyais. Comme quoi l’amour rend bel et bien aveugle. Nous sommes sortis plusieurs mois, et j’avais vraiment l’impression d’être heureux. Je l’avais même présentée à mon père, et je voyais bien qu’elle ne courait pas après son fric, bien au contraire. Elle fut l’une des premières à me faire comprendre que l’on pouvait s’amuser avec des choses simples. Je me suis fait mon premier tatouage avec elle, comme si ça pouvait nous lier encore plus que nous l’étions. Mais voilà, tout se brisa le jour où elle m’annonça qu’elle était enceinte. Je me rappellerais toujours le regard de mon père quand je le lui ai annoncé, ainsi que ses mots. Il m’avait ordonné de ne pas faire partie de la vie de se gosse, chose complètement impensable. Ok, je n’avais que dix-huit ans à l’époque, mais quand même ! J’avais assez de c*uilles pour ne pas fuir, comme l’avait fait ma mère. Beth et moi, nous allions avoir une famille. Grosse erreur. Juste après l’accouchement, elle aussi se barra, me laissant seul avec notre petit garçon à l’hôpital. En fait, les femmes sont toutes les mêmes… J’ai donné à mon fils le prénom de Cole, et même si son grand père refuse de le voir, je lui ai donné Jackson comme second prénom. Cole Jackson Blackstone. Mon bonhomme. Je me suis fait tatouer son nom, d’ailleurs, l’encrant en moi comme il était encré dans mon cœur. Une fois le nouveau-né à ma charge, mon père me mit à la rue, avec pour simple excuse que si je devais devenir un adulte, il fallait que je le sois complètement. Il vida aussi mon compte, cette année-là, après m’avoir quand même offert la maison qu’il avait à Saint Louis. Ce n’était pas un monstre, au fond. Mais une fois dans la ville, j’ai dû apprendre à subvenir à mes besoins et à ceux de mon fils, avec pour mission de ne jamais le laisser manquer de rien, et de prouver aux autres que ce n’était pas parce que j’étais père à mon âge que je ne pouvais pas le rendre heureux. Et puis, à voir le sourire de Cole à chaque fois qu’il se réveille, ça me prouve qu’il n’est pas malheureux.