Avec admiration, l'enfant regarda une nouvelle fois les chaines rutilantes. Derrière les vitrines, dans un coin, elle fixait tous les objets brillants les uns après les autres, toujours plus impressionnée. Une fois qu'elle eut fini son inspection, elle posa les yeux sur un homme qui lui tournait le dos. Son père. Son héros. Il se retourna alors et lui lança un immense sourire, continuant de ranger ses papiers. Il mettait tout en ordre dans son bureau. Pour lui, la vie de vendeur était finie. Désormais il serait représentant pour la grande chaine de bijouterie-orfévrerie qui l'engageait. De voir la petite brunette derrière lui si admirative le rendait plus fière que n'importe quel autre compliment. Chanel était bien une fille, il pouvait l'affirmer par son attirance pour les bijoux. Le tintement de la sonnette de la d'entrée annonça l'arrivée de sa femme sa merveilleuse qui avait accepté de quitter Seattle pour Chicago. C'était surtout parce que son mari lui avait promi une paie juteuse avec sa promotion. Sur sa vie, jamais il ne leur ferait du mal, aux deux femmes de sa vie ou en tout cas il fera tout ce qui est en son possible pour les protéger et assurer qu'elles aient la vie qu'elle rêve. Même si cela voulait dire se retrouver du mauvais côté de la loi. Après un dernier regard nostalgique, il prit un carton sous le bras, et tendit son autre main vers sa petite fille de 7 ans pour l'entrainer dans une nouvelle vie.
***
Dans un grand geste énergique, Chanel ouvrit ses volets. La rosée recouvrait le jardin japonais excentrique de la vieille folle qui habitait à côté. Si elle savait qu'un jour Chanel avait failli piétiner ses hortensias, elle aurait certainement crever les pneus de la voiture familiale. Les joies de la vie dans les quartiers résidentiels aisés à Evansville, Illinois. Le livreur de journaux lui lança un
"Bonjour Chanel" des plus chaleureux. Il faut dire aussi que sa famille était l'une des plus respectée du quartier, le modèle à suivre en quelque sorte. Un couple stable et amoureux, un mari avec un boulot respectable, un femme attentionnée et distinguée et une adolescente belle et intelligente. Et un compte en banque bien rempli... Au lycée, Chanel était de loin la plus populaire et la plus enviée, même si elle n'avait rien fait de particulier pour obtenir un tel statut.
Chanel s'apprétait à refermer sa fenêtre lorsque le livreur repassa, semblant plonger dans ses pensées, s'arrêta de nouveau devant chez elle, et lui afficha un immense sourire.
« Et bon anniversaire Chanel. » La jeune fille lui fit en retour le plus beau sourire qu'elle avait en réserve. Aujourd'hui, elle avait 16 ans, et elle était impatiente de commencer cette journée.
Elle descendit l'escalier après s'être préparée pour les cours, ses parents l'attendaient de pied ferme. Sa mêre avait même fait son petit déjeuner préféré, du pain perdu. Elle finit bientôt noyée sous une pluie d'embrassade et de
"bonne anniversaire chérie !". Ses yeux furent cependant attirer par une longue boite, avec un jolie noeud en soie. Alors qu'elle allait s'en emparer, son père se plaça entre sa main et son objectif.
« Ah, ah !! Ne soit pas trop curieuse. Ceci est pour ce soir, et je m'assurerais que tu ne l'ais pas avant. » La brune fit appaître une mine boudeuse sur son visage, essayant d'amadouer son paternel.
« Bien tenter petit diable, mais cela ne marche plus avec moi.» Un sourire innocent s'afficha sur les lèvres de sa fille.
« Petite futée ! Ta mère va veiller à ce que ceci reste fermer et moi je dois y aller. Un important projet à finaliser. » « Ca y est ? Tu vas devenir directeur ? » « Il se pourrait ! » Conclut son père un air fier sur le visage. Il enlaça une nouvelle fois sa fille, puis sa femme puis partit travailler.
Chanel ne tarda pas à lui emboiter le pas, presser d'aller en cours aujourd'hui. Elle était heureuse, oui, vraiment. Son père allait enfin avoir sa promotion. Il y a deux ans déjà, il était rentré un soir, et à la surprise de toute la famille avait annoncé qu'il faudrait de nouveau déménager mais sans quitter l'état cette fois. Evansville, ville près du Missouri, possédait une bijouterie de la firme, qui cherchait désormais un nouveau directeur. Sa femme l'avait une nouvelle fois, suivi sans hésitation. Il faut dire aussi qu'elle n'était pas très fan de Chicago. Cependant, une fois arrivée, tout ne s'était pas passer comme prévu et son père avait repris un poste de représentant aux alentours tout en ne lachant pas prise pour ce poste de directeur. Et il semblait que cela avait enfin payé.
Oui, définitivement, Chanel était heureuse aujourd'hui, et elle sentait que cela allait durer.
***
« Vous avez un nouveau message. » Biiip
« Euh… Salut Chanel… » « Criminel ! » Des rires retentirent en fond.
« Tais-toi Billy ! Bon… euh… Voila, on pourra pas venir ce soir pour ton anniversaire… Euh. On a tous oublié qu’on avait des choses à faire… » « Ouais, tu parles ! On veut juste pas te v… » « Bon, voila c’est tout, on est désolés. » « Désolés ? T’es folles Maggie ou quoi ? » « Ouais ça devrait être à elle de s’excuser ! » « Justin ! Billy ! Euh… J’ai pas raccroché… » « Et alors ? T’entends ça Chanel ? On veut pas voir la fille d’un tueur, ok ? Et dire que je suis sorti avec toi ! Toi et ta famille êtes vraiment que de… » Biip
« Si vous voulez réentendre ce messag… »Tremblant, la jeune fille stoppa sa messagerie. Et dire qu’à une époque ces personnes avaient été les personnes les plus importantes de sa vie… Elle ne pouvait pas croire leur trahison, surtout celle de sa meilleure amie. Elle essuya d’un doigt les quelques larmes qui coulaient le long de ses joues. Chanel se rappelait encore l’anniversaire parfait qu’elle avait vécu l’année dernière. Eh bien, ces 17 ans n’avaient rien de similaires. Bien au contraire !
Elle ferma les yeux un instant et laissa tomber sa tête contre le tronc de l’arbre au dessous duquel elle se tenait. Elle ne cessait de se refaire le film de l’année qu’elle venait de vivre dans sa tête. Le soir même de son anniversaire son père était revenu le teint blafard et avec un mal évident à cacher une attitude angoissée. Le lendemain matin, tous les journaux affichait en une le braquage horrible qui avait eu lieu en ville, braquage qui avait fait un mort, le directeur, lâchement assassinée alors qu’il essayait de prévenir la police. Un héros, dont la presse locale avait parlé pendant des semaines et des semaines. Ce jour ci, Chanel avait abruti son père de question pensant qu’il devait être dans la bijouterie à ce moment là. Mais sèchement, il lui avait dit que non. C’est alors, que la vie de la brune se transforma en cauchemar. En une fraction de seconde, en un clignement d’œil. 1 mois après la tragédie, alors que les gens avaient commencé à oublier la police avait débarqué chez elle, et avait demandé à son père de le suivre pour un interrogatoire. Personne ne croyait à son implication, mais après des longues semaines d’enquête, la vérité avait explosé au grand jour. Son père était celui qui avait tué le directeur, et le cerveau de ce braquage. La vérité est qu’il avait été viré de la firme de bijouteries pour laquelle son paternel travaillait à Chicago et qu’il avait ensuite été contacté par des criminels qui prévoyait le coup du siècle à Evansville, Illinois. Désespérer, et ne voulant pas décevoir sa famille, il avait accepté l’offre.
Chanel se demandait encore comment il avait pu faire ça. Sa mère était anéantie.
Aujourd’hui, l’adolescente restait pratiquement constamment cloitrée chez elle pour éviter les regards et les reproches. Sa tante et son cousin passait du temps chez elle pour essayer de les soutenir du mieux possible. D’ailleurs, son cousin passait de plus en plus de temps avec Chanel, lui proposant "une solution efficace" pour s’en sortir.
« Je suis sur que tu le veux maintenant ce joint ! » Chanel releva la tête. Quand on parle du loup…
***
Eliz Bronswood. Chanel regardait ses papiers d'identités. Ces nouveaux papiers d'identités. Sa mère avait décidé que rester à Evansville n'était bon pour personne, et surtout pas pour sa fille, et l'avait donc trainer dans une nouvelle ville, une nouvelle vie. Saint Louis. Elle avait 19 ans, et elle devait bien dire que ces trois dernières années avaient bien été les pires de sa vie.
Cela faisait six mois qu'elles avaient débarqué à St Louis. La jeune fille n'avait d'abord pas changer de nom puis avec le temps, entendre les gens autour d'elle l'appelait Chanel la dérangeait, elle n'était plus cette fille là. Elle avait donc adopté son deuxième prénom. Et puis elle avait réalisé que quand son père voudrait lui parler, il la rechercherait à son nom de famille. Elle ne voulait pas le voir, ni entendre parler de lui. Il lui fallait un nouveau nom. Cela n'avait pas été évident. Puis sa mère avait rencontré cet homme, un ambulancier qui avait deux enfants. Ils s'étaient rapproché, et avait acceuilli Eliz comme sa propre fille. Il lui avait même autorisé à prendre son nom. La brune avait sauté sur l'occasion, c'était une trop belle occasion.
Cependant elle n'était pas encore prête à accepter une nouvelle figure paternel dans sa vie pour le moment.
Pour le moment, elle avait hâte de commencer sa nouvelle vie, lui du monde et surtout loin de celui qu'elle avait autrefois appellé
papa.