CHAPITRE UN – we are family.
« Maman, maman, Sharleen elle a avalé mes boucles d'oreilles ! » j'ai prononcé cette phrase quand j'avais six ans. Ma petite sœur en avait deux. Ma mère me regarda et continua à faire la vaisselle, pensant sans doute que je n'étais pas sérieuse. « Mais non, t'as du rêver ma chérie.. » je la regarde en croisant les bras. « Je l'ai vu faire ! » elle lâcha alors l'assiette qu'elle avait entre les mains et se retourna vers moi et Sharleen pointa le bout de son nez comme une fleur, elle est trop forte. Elle nous faisait des grands sourires et appelait notre mère. « Ok, on se calme.. » dit-elle pour elle. « Oh mon dieu, mon dieu, on fait quoi ? » dit-elle paniquée. Des fois ma mère avait des réactions assez bizarres. Je regarde ma mère et je lui répondis « Aller à l'hôpital ! » elle me regardait alors, elle se sentait bête, même une gamine de six ans, avait réussi à trouver la bonne réponse. Elle me regarda et eut un rire léger en disant « Je le sais bien, je te testais Aly' ! Habille ta petite sœur, on s'en va ! » elle en profita pour joindre mon père, on partit toutes à la hâte. Ma mère était morte d'inquiétude, on a passé plus de deux heures aux urgences à cause des bêtises de ma sœur ce jour-là. Je me rappelle encore de ce jour même à 24 ans, parce que c'est la première fois que je mettais un pied dans un hôpital. Elle nous avait acheté des glaces ensuite et on avait passé une superbe journée.

Je suis née dans la bonne famille. Je suis l'aînée d'une famille de deux enfants. Quand j'étais petite, on s'entendait tous vraiment bien. Mes parents étaient jeunes et ils avaient l'air vraiment heureux. Ils ne nous imposaient aucune limite, ils ne voulaient que notre bonheur à ma soeur et à moi. Ils se saignaient chaque jour pour qu'on ait la meilleure des vies possibles. J'étais très proche de mon père et c'est tout le temps vers lui que je me tournais pour avoir ce que je souhaitais. Parfois, il me disait non et je partais en boudant, fâchée, il montait une petite demi-heure plus tard pour me réconforter et m'expliquait les choses. Je comprenais bien souvent, j'étais du genre calme. A l'école, j'avais bien vite appris qu'il fallait être gentille. Au début, je ne supportais pas qu'on me refuse quelque chose. Tout le monde me tournait peu à peu le dos parce que j'avais du mal à prêter, il fallait toujours faire ce que je voulais, cela marchait comme ça chez moi. Malheureusement, ça ne marche pas comme cela ici. Pendant de longues semaines, je suis restée seule. Je voulais avoir des amis alors je me suis pliée à la règle, j'ai fais des efforts, j'ai pris sur moi et cela a fini par payer. Je travaillais également bien. Mes parents n'avaient pas à se plaindre. J'aimais ma famille et je ne voulais pas en changer.

CHAPITRE DEUX - C'était nous contre le monde et ça quoi qu'il arrive.

L'année de mes treize ans, une rencontre qui bouleversa toute ma vie. C'était par le biais de mon cousin, celui où j'étais le plus proche. Il avait un nouveau gars dans sa classe, Liam. Il m'en avait parlé. Il avait un an de plus que moi et je passais toutes les récréations avec mon cousin. Je fus obligé de croiser Liam à un moment donné. Il serra la main de mon cousin et me regarda. « C'est ma cousine, Alyssa ! Aly' c'est Liam.. mon pote là ! » je n'arrivais pas à détacher mes yeux des siens. C'était absolument gênant. Je lui fis un grand sourire en disant « Salut Liam ! ». Et c'est ainsi que cela commença.

Liam, une grande partie de mon adolescence, au début, on était que des simples amis. Après cette rencontre, on a commencé à beaucoup se parler. Au téléphone, à la récré, on formait un trio même si je ne vous le cache pas, j'étais jalouse quand Liam était avec une fille et inversement, j'arrivais à bien le cacher, je gardais tout pour moi. On restait néanmoins proche, on décrivait tout ce qu'on faisait avec nos petits amis respectifs pour faire réagir l'autre. La plupart du temps on cachait tout. Je m'en rappelle de la fois où il a démonté mon ex-petit ami parce qu'il s'était moqué de moi et de ma libido. C'était un an après, il est parti en furie, j'ai vraiment eu peur, je n'ai pas pu le rattraper, ils ont commencé à se battre. Mon cousin l'a séparé de l'autre et ils sont partis se calmer autre part et l'autre me regardait avec mépris. D'ailleurs un an et demi après notre rencontre, à l'occasion d'une sortie en ville où mon cousin nous a lâchement abandonné, il m'avait embrassé. Il m'a dit que cela faisait trop longtemps qu'il en avait envie et je lui avais rendu voilà comment on s'est mis ensemble.

Ce fut aussi l'année où mes parents ont commencé à se déchirer devant nous. Ils se comportaient comme des gosses tout simplement. Ma mère le regardait et elle menaçait comme à chaque fois de le mettre à la porte, il se renvoyait la balle, ils s'insultaient, si bien que je levais les yeux. C'était énervant, cela arrivait parfois dans la nuit à quatre heures du matin et ma mère cassait toujours le vase que lui rapportait mon père après chaque dispute, un rituel. Cela me faisait rire, au début. Et le lendemain, mon père se ramenait avec son vase et son bouquet et quand ma soeur et moi débarquions dans la cuisine pour le petit-déjeuner ou le déjeuner, ils se prenaient la bouche tout le temps, ma soeur et moi levions à chaque fois les yeux au ciel, on était désespéré d'avoir des parents comme ça. « Vous êtes pires que des gamins ! » lançais-je à chaque fois. Et ma mère me répondait souvent « On s'en fout ! De toute façon vous ferez pire avec votre mec ! » d'accord. Sympa la mère et sa réponse. Ma soeur et moi s'occupaient de faire la bouffe, quand c'était les grands amours, on se débrouillait, on n'avait pas le choix parce que sinon, on ne mangerait pas souvent. Quand la pression était trop forte, Sharleen et moi on fuyait le domicile familiale, il y avait que ça à faire, j'allais soit avec Sha' soit j'allais chez Liam ou encore mon cousin. Vous voulez savoir le pire? Ils ont divorcés avant mon mariage.

18 ans, le 25 novembre, je prenais mes 18 ans et ça faisait déjà trois mois que j'avais emménagé dans un appartement avec Liam, ma soeur avait décidé de fêter mon anniversaire comme il se doit. L'appartement était plus près de mon université. Journée shopping entre frangine. Le soir, on allait faire la fête avec quelques potes et Liam l'avait accepté alors que d'habitude, il piquait une crise. Le lendemain repas de famille chez les parents, avec la famille. On avait passé pas mal de temps à se préparer et ma soeur m'emmena chez les parents. « Mais pourquoi tu fais ça ? On est chez papa et maman ! » elle me fit un sourire en disant « Rentre et tu me remercieras ! » je sortis vite de la voiture et je partis vite fait jusqu'à la porte d'entrée, il y avait de la lumière, normal quoi. Je rentrais alors et pas un bruit rien, d'habitude, il y a de la musique, on entend ma mère criait comme une folle après la télé parce que l'acteur joue mal. Ma soeur est derrière moi, je vais dans la salle à manger. « Surprise ! » tout le monde que j'aime étaient réunis. Je serre tout le monde dans mes bras et je vais embrasser Liam. Tout le monde à l'habitude dans ma famille. Apéro dînatoire, chez nous on est beaucoup et on ne s'embête pas. Au moment du gâteau, je soufflais mes bougies. J'ouvris ensuite mes cadeaux, j'avais eu beaucoup d'objets pour mon appartement, aussi des trucs assez marrants, j'avais eu tout un tas de choses, mais il me restait encore une surprise dans la soirée. Ce fut quand je fus sur une chaise et que la musique se coupa. J'étais d'humeur festive, j'hurlais pour qu'on remette la musique. Je vis alors mon petit-ami s'avançait vers moi, l'air vachement grave, vachement sérieux. J'avalais ma salive. Tout le monde nous regardait. « J'ai oublié de te donner l'un de tes cadeaux ! » il me fit un sourire qui se voulait rassurant, je ne savais pas trop, je m'attendais à tout avec lui ensuite. Il s'agenouilla et il a sorti un écrin et là, j'ai cru que j'allais m'évanouir. Je ne m'y attendais pas du tout, pas le moins du monde, je regardais ma famille et je plongeais mon regard dans celui de Liam. « Écoute, ça fait trois ans qu'on est ensemble, on s'est installé ensemble, ça se passe super bien. Je sais qu'on est jeune Aly', mais j'aimerais vraiment que tu sois ma femme, je ne me suis jamais sentie aussi bien avec quelqu'un qu'avec toi. On prendra le temps qu'il te faut, si tu veux qu'on se marie dans dix ans on le fera, même demain, tout ce que je sais, c'est que je t'aime et que rien ni personne ne pourra changer ça. Alyssa, tu veux être ma femme ? » waaaw, il m'avait jamais dit des trucs comme ça, tout le monde attendait une réaction, je ne pouvais rien dire. C'était soudain.. Mais ça me remplissait de bonheur, j'hochais la tête et je tombais dans ses bras en l'embrassant énormément, tout le monde se mit à applaudir, je me rappelais toute ma vie de cet anniversaire. Ma soeur fut la première à venir vers nous et je la serrais fort dans mes bras. Vu son regard, j'en étais sûr qu'elle était au courant. « Saloperie va ! Tu as de la chance, je t'aime quand même ! » et on se tira la langue.

Mon mariage fut un des plus beaux jours de ma vie. Tous les gens que j'aime étaient réunis et je n'étais plus Alyssa Preston, j'étais madame Walker maintenant. J'étais comblée. Ma soeur était ma demoiselle d'honneur, ma mère mon témoin. Ma soeur était trop jeune, c'était dommage, c'était en 2009, en aout 2009. Le temps était magnifique et la cérémonie était de rêve, le reste du mariage aussi, j'étais comblée de bonheur. Tout le monde s'étaient bien amusés, c'était le principal, ma vie démarrait très bien.

CHAPITRE TROIS – on s'est volé nos jeunesses, les années nous ont changé et la routine a volé nos promesses

On s'est installé à Saint Louis, presque un an après notre mariage, on s'est séparé de nos familles pour vivre de nos propres ailes, il avait trouvé un emploi. Alors, on est parti rien que tous les deux, je finirais ma dernière année pour avoir mon diplôme de traduction. Et on était toujours autant heureux comme au premier jour.

J'ai eu mon diplôme un an plus tard et j'ai trouvé un boulot quelques mois plus tard. On a ensuite essayé de faire un enfant, parce que c'était dans l'ordre des choses. C'était le seul truc qui manquait pour qu'on soit heureux. On s'est directement mis martèle en tête, on a passé des examens il y a un an et aucun de nous deux n'étions stériles, c'était notre mental qui nous faisait défaut et on était obsédé à l'idée d'avoir un enfant. Du coup, voyant qu'on n'y arrivait pas, on a commencé à se disputer, encore et encore. Notre compte de fée n'en était plus un, c'était un cauchemar. On n'arrivait plus à se regarder dans les yeux. On rejetait la faute sur l'autre. Tout était prétexte à se disputer. Et puis un jour, je suis rentrée trop tôt et je l'ai vu embrasser une autre fille et ce fut la fin. Je ne voulais rien savoir, je me suis toujours imaginée lui lançant une réplique sanglante digne des plus grands films ou lui envoyait tout ce qui se passait sous la main, mais rien, à la place, je suis restée bouche bée et je pleurais toutes les larmes de mon corps. C'est en entendant mes sanglots qu'ils se sont séparés. « Chérie... » me dit-il. Je le regardais avec une haine, pas possible. « Sort, sort, je ne veux plus te voir ! » dis-je dans un accès de fureur, les larmes aux yeux.

Pendant une semaine, il m'a harcelé au téléphone, il m'a attendu devant mon travail, il a tambouriné à la porte,mais non. Je ne voulais rien savoir, pas pour l'instant, ma sœur m'appela en pleurs, elle aussi. Je lui dis alors « Sha' faut que tu viennes, j'en peux plus ! » et ma soeur est arrivée la semaine suivante. Elle avait aussi besoin de faire le point. J'ai accepté de parler à Liam, on s'est disputé et j'ai demandé qu'on se sépare, au début, il refusait catégoriquement mais j'avais besoin de réfléchir dans mon coin. J'avais besoin de faire le vide, on était entrain de nous déchirer. Notre mariage prenait l'eau. Il fallait qu'on se reprenne. Ça me tue le cœur qu'il ne soit plus avec moi, mais je crois que c'est le mieux, alors aujourd'hui, j'essaie d'avancer même si c'est dur.