Sujet: Nothing's more important than family. ▬ PV Lexie. Sam 9 Fév - 18:25
I need you, sister.
Je ne faisais rien de mal, je le jure. Je m’amusais avec des amis, je dansais comme une folle au son d’une musique sans parole. J’avais bu quelques verres, je n’avais même pas touché à la drogue ce soir là. J’étais bien, je me sentais partie dans un autre monde, un monde où mon corps ondulait au son de la musique, comme porté par une force surnaturelle. Je n’étais plus maître de mon corps, j’avais totalement perdu contrôle de moi-même. Et Dieu sait comme j’aime perdre contrôle. L’alcool imprégnait mes veines, procurant à mon esprit des illusions d’une vie libre et heureuse, pendant que ma vision floue analysait les gens autour de moi. Je n’en connaissais pas les trois quarts, mais je m’en fichais comme de mon dernier rail de cocaïne. Peu importait, j’embrassais les filles et les garçons qui me passaient devant, je collais la foule en sueur qui sautait sur place, je fermais les yeux pour sentir les vibrations des basses sous mes pieds. Un ami m’attrapa la main pour me tirer à l’extérieur, fumer une cigarette. Nous riions, nous nous moquions des gens qui vomissaient dans les quatre coins de la pièce, nous fumions du cannabis. Nous allions bien, nous étions heureux, le temps n’avait aucune emprise sur notre jeunesse débauchée. Nous étions comme des êtres à part du monde, des êtres qui pensaient uniquement au prochain moment d’élévation qu’ils pourraient avoir, à la prochaine soirée qu’ils pourraient faire. Puis la police s’en est mêlée.
Je n’avais rien fait de mal, j’avais juste bu. Et quand ils se sont approchés de nous, mon instinct m’a prévenu qu’ils ne risquaient pas de penser comme moi, et mes jambes se sont mises à courir. Je ne contrôlais plus mes mouvements, mais je peux jurer que la montée d’adrénaline, la course effrénée, les cris énervés des policiers et le vent dans mes cheveux me firent éclater de rire. Je finis par me faire rattraper, et comme dans un film américain, ils me plaquèrent au sol tandis que je criais des insultes sur la police, sur la société de consommation, sur les légumes verts, et sur tout ce qui me passait dans la tête. Toujours est-il que ces justiciers n’ont pas semblé apprécier énormément, puisqu’ils me firent rudement monter dans leur voiture et démarrèrent avant que je n’ai eu le temps de faire un petit signe à mes amis morts de rire. Et, plus vite que je ne l’aurai cru, la voiture s’arrêta devant le poste de police, et un officier m’aida à marcher jusqu’à l’accueil. Il me fit souffler dans un éthylotest, et me mit dans une cellule de dégrisement sitôt fait. Je soupirais. Regardant mes mains, j’écoutais d’une oreille ce que le chef me demandait.
Je n’avais rien fait de mal, mais ils voulaient appeler mes parents. Après avoir tenté de leur faire croire que j’étais majeure et avoir lamentablement échoué, je leur donnai le numéro de Lexie. Pourquoi elle ? Mon père était mis hors du choix directement, je ne lui avais pas adressé la parole depuis trois mois. Ma mère, quant à elle, se serait inquiétée plus que de raison, et elle m’aurait ennuyée à mourir. Quant à mes autres sœurs … Hope m’aurait fait un sermon que je n’aurai pas apprécié, et Leah m’aurait regardé de son regard inquiet pendant des jours. Elles étaient donc directement rayées de ma liste. Il ne restait plus que Lexie, qui elle, je l’espérais, ne risquait pas de me faire de commentaires embarrassants, et qui me comprenait plus que les autres. Elle comprenait mon indéfinissable besoin de m’éloigner du moule de famille parfaite que notre père avait créé, mon besoin de m’évader.
Je ne faisais rien de mal, mais je m’ennuyais maintenant à mourir dans ma cellule de dégrisement. Un des policiers avait tenté de me faire la conversation, mais mon regard noir l’en avait empêché. Conclusion, je regardais mes mains en me demandant si ma sœur allait venir. C’était une question stupide, Lexie ne m’aurait jamais abandonnée derrière des barreaux de prison, mais je me sentais un peu mal d’appeler mon aînée à la rescousse. Je détestais être dépendante de quelqu’un. Je détestais l’idée que j’avais besoin d’un majeur à mes côtés pour faire ce que je voulais. Je me détestais de déranger la vie tranquille de Lexie pour une simple histoire d’ébriété. Et je détestais ces maudits barreaux. Ils me renvoyaient à la cage dorée que Gabriel avait crée pour m’enfermer avec mes sœurs.
Je n’avais rien fait de mal, mais j’étais derrière les barreaux, à attendre que ma sœur me libère enfin.
Sujet: Re: Nothing's more important than family. ▬ PV Lexie. Mar 12 Fév - 8:24
Lizzy & Lexie, always here for U.
Rien de mieux qu'une soirée tranquille en compagnie d'Andrea. Sincèrement, ces soirs où il n'y a rien à faire, rien à penser, c'est les meilleurs. Parce que je dois bien l'avouer, ma vie n'est pas de tout repos. Étudiante le jour, et escorte girl la nuit, il me fallait bien du courage pour concilier amour et profession, pour ne pas m'écrouler de sommeil en rentrant de mes durs journées et pour continuer de sourire et d'être active. Mais depuis quelques temps, je songeais fortement à abandonner ma profession peu catholique. En effet, cela ne me faisait plus autant rire qu'avant, j'avais souvent envie de mettre des gifles phénoménales à ces hommes odieux et orgueilleux, j'avais souvent envie de m'enfuir le plus loin d'eux. Et puis, même si au début cela me faisait rire de savoir que si mon père apprenait ça, il perdrait la boule, à l'heure d'aujourd'hui, je m'étais lassé. Je ne savais pas trop quoi faire, et j'avais une chance inouïe d'avoir une meilleure amie compréhensive, qui m'écoutait et qui cherchait la meilleure des solutions. Elle connaissait bien ma famille et comprenait totalement pourquoi j'avais pu m'égarer ainsi. Nous étions là, toutes les deux, affalé sur le confortable canapé, un gros paquet de pop-corn sur les genoux et quelques cigarettes, et le meilleur dans tout ça, c'était cette comédie romantique à deux balles qu'on adorait regarder avec ironie. Notre jeu était simple, celle qui devinait la fin du film le plus rapidement possible gagnait le droit de choisir le prochain film. C'était nul comme jeu mais nous ça nous amusait bien et puis après tout, le plus important était qu'on était toutes les deux, très amies.
Vingt-trois heures sonna et le film se termina. C'était Andrea qui avait gagné mais elle s'était endormie devant ce navet. Moi j'avais fini le pop-corn et je n'avais cessé de penser à mon éventuelle avenir d'étudiante à plein temps. Et puis il avait Jake, et Sean .. tant d'hommes qui occupaient mes pensées, Jake était mon chéri mais personne ne devait savoir , et Sean était tellement adorable avec moi et j'adorais le sentiment de sécurité que j’éprouvais quand j'étais avec lui. Si les hommes se mettaient aussi à troubler mon esprit, je n'allais pas m'en sortir. Je me levais du canapé et pris soin de mettre un coussin sous la tête de ma blonde d'amie et la recouvrit d'un plaid en polaire qui allait lui tenir chaud jusqu'à ce qu'elle se réveille. Pour ma part, j'allais dans ma chambre et après m'être brossée les dents et démaquillée, je me glissais sous la couette, calant ma tête dans de gros oreillers douillets. Il n'y avait rien de mieux. Je mettais mon réveil pour 8h le lendemain. Je n'avais pas cours le vendredi matin certes, mais j'adorais avoir le temps et faire un footing au levé du soleil. Posant mon téléphone près de moi, je sombrais dans un sommeil agité, comme si tous mes soucis avaient décidé de faire intrusion dans mes rêves.
Je rêvais que je me trouvais dans la maison familiale, entouré de personne que je ne connaissais pas. Je ne reconnaissais rien, je cherchais des repères, mais tout m'échappait et j'avais la désagréable impression que je perdrais, au fil des minutes, la chance de retrouve quelque chose de familier. Mon subconscient voulait sûrement me faire comprendre que j'étais en train de perdre ma famille, de perdre aussi peut être ma dignité. Je fus réveillé par une sonnerie de téléphone. C'était le mien en réalité. Un numéro que je ne connaissais pas. Il était 4h du matin passé et comme toujours, dès qu'un appel était inhabituellement tôt ou tard, j'angoissais. C'était rarement des bonnes nouvelles. Je décrochais alors, encore le sommeil dans la voix. "Mademoiselle McLaughlin ? L'officier Stefan du commissariat de Saint Louis, Delmar Street au bout du fil. Nous venons d’interpeler une certaine Lizzy McLaughlin qui prétend être votre sœur. Elle est actuellement en cellule de dégrisement, elle nous a donné votre numéro, nous affirmant que vous viendrez la chercher." J'étais sonnée par ce que je venais d'entendre, sonnée mais pas étonnée. Encore endormit, je répondais vaguement quelque chose à ce certain officier. "Oui oui, je viens la chercher, laissez moi m'habiller et j'arrive". Un mince rire de l'officier se fit entendre, en effet, il s'en contre-fichait que je doive m'habiller, mais le sommeil encore présent dans mon esprit n'avait pas choisit les meilleurs propos. Je raccrochais puis m'étirait. Cette petite fripouille de Lizzy avait encore fait des siennes. Je ne savais pas exactement quoi penser d'elle, d'un côté, elle était comme moi, elle ne voulait pas entrer dans les rangs de la famille construire par notre père, mais se retrouver chez les fils, ça c'était assez hard. C'était la première fois et même si je la comprenais, j'allais tout de même lui faire une petite leçon. Non pas pour la gronder ou quoi que ce soit, mais parce que je m'inquiétais pour elle.
J'enfilais un jean, un gros pull, mon manteau d'hiver, un bonnet en laine et des gans, une paire de basket fine et c'était partie. Lizzy avait de la chance que je l'aime ! Je montais en voiture et je ne tardais pas à me garer devant le commissariat. J'entrais à l'intérieur des locaux et me présenta à l'accueil. Très vite, un jeune policier, ( très craquant au passage) alla chercher ma sœur qui ne tarda pas à faire son apparition. Nos regards se croisèrent, mais bizarrement, je ne trouvai rien à dire. Cela me faisait beaucoup de mal de savoir que ma petite sœur avait put passer du temps ici, entre ces murs froids, et ma seule volonté pour le moment était de la sortir de là, qu'elle retrouve un environnement accueillant et chaud.
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Sujet: Re: Nothing's more important than family. ▬ PV Lexie. Dim 17 Fév - 13:04
What can I say ?
Au bout d’un certain temps, le jeune policier vint me voir. L’ignorant royalement, je me refusais à lui parler jusqu’à ce qu’il me libère. Mais le bruit du verrou et la mention de ma sœur me firent vite sortir de mon mutisme, et je passai devant lui avec le sourire le plus arrogant que j’avais en réserve. Enfin j’étais sortie. Dieu merci, Lexie s’était déplacée. Ce n’est pas que j’en doutais, mais je me sentais mal de l’obliger à se réveiller pour venir chercher sa petite sœur en cellule de dégrisement … Ce n’est pas vraiment la meilleure manière de se voir à envisager. Toujours est-il que j’étais libre, et que j’avançais d’un pas sûr vers l’entrée du poste de police, l’alcool ayant visiblement déserté mes mouvements. Du pas du vainqueur, j’adressais un signe de salut à mon charmant gardien de prison et me retournais vers mon aînée.
C’est là que nos regards se croisèrent. Sans vraiment le vouloir, je baissai directement les yeux, coupable. Comment avais-je pu faire ça ? Ma sœur savait que je n’étais pas une enfant modèle, mais je ne pense pas qu’elle s’attendait à devoir un jour venir me chercher chez les flics. Déglutissant, j’attendais qu’elle parle, mais pas un son ne voulait sortir de sa gorge, ni de la mienne. M’en voulait-elle ? Était-elle déçue ? Avait-elle honte ? Je me mis un instant à sa place et pensais que j’aurais été énervée, j’aurais crié, et je serai partie sans demander mon reste. Mais Lexie n’était pas comme moi, Lexie était quelqu’un de bon, qui pensais toujours aux autres avant soi même. Mon contraire, en fait. Et je pense bien qu’à ce moment, elle devait se demander ce qu’elle pourrait dire. Mais j’aurais préféré toutes les insultes de la terre à ce silence pesant. Je jetai un regard sur mon côté et vit que le policier s’était visiblement remis à ses activités nocturnes. Il me tendit mon portable, que je pris d’un geste sec, avant de passer la tête haute à côté de ma sœur pour sortir. Une fois devant le poste de police, je sortis une cigarette et l’allumais, regardant ma sœur en coin en attendant qu’elle parle. Avant de me rendre compte qu’elle ne parlerait certainement pas en première.
« Écoute Lexie, je suis désolée. Je m’excuse d’accord, j’aurais pas dû te demander de venir me chercher. Mais je savais pas quoi faire, j’étais bloquée derrière des barreaux et j’avais pas les idées claires. Ca n’arrivera plus, je te le promets. Je me débrouillerai toute seule la prochaine fois. »
Je déglutis et fumai nerveusement, attendant qu’elle me réponde, qu’elle dise quelque chose. J’avais l’impression que l’ambiance était tendue, et je n’avais jamais été douée pour résoudre les problèmes. J’étais plus douée pour les créer. Et pas pour me répandre en excuses. Mais ma sœur méritait des excuses, elle méritait d’être heureuse et tranquille, sans sa petite sœur à problèmes sur le dos. Je découvrais petit à petit le goût amer de la culpabilité, tandis que les voitures défilaient devant nos yeux à toute vitesse. Les lumières de la ville me paraissaient laides, fades, à côté du visage doux et éternellement souriant de Lexie. Je me demandais comment elle allait, si elle avait un petit ami, des problèmes, si ses études se passaient bien, ce qu’elle faisait de son temps libre, pourquoi elle était tout le temps occupée. Je me demandais si elle était heureuse dans sa vie qui me paraissait normale, je me demandais ce qu’elle pouvait trouver à une vie banale. Moi, j’avais besoin de frissons, d’adrénaline, de musiques, d’alcool et de drogues pour être heureuse. Comment faisaient les gens comme ma sœur pour se satisfaire de si peu ? N’ont-ils pas un vice caché eux aussi ? Connaissant la relation de Lexie avec notre père, je me doutais qu’elle devait bien, elle aussi, avoir envie de lui prouver que ce n’était pas juste une petite poupée bien gentille. Elle devait bien avoir fait quelque chose qui sortait de l’ordinaire pour essayer de le rendre réaliste.
J’écrasai ma cigarette et me planta devant elle, bien décidée à lui demander des millions d’informations sur sa vie. Jusqu’à ce que je me souvienne la raison de sa présence ici, en pleine nuit, devant un poste de police miteux. Jusqu’à ce que je dévisage ses vêtements enfilés à la va-vite et ses cheveux en bataille. Tiens, bonjour, culpabilité, contente de te revoir ! Soupirant, je fis une moue boudeuse et me raclai la gorge. Les voitures continuaient à défiler, imperturbables, même à quatre heures du matin. Saint Louis était décidemment une ville un peu trop vivante. Je me demandais ce qui était arrivé à mes amis. Continuaient-ils à faire la fête ? Certainement, ils n’allaient pas arrêter de sitôt. Regardant mon portable, je vis une quinzaine de messages me disant de revenir dès que je serai libre. Apparemment, j’avais franchi un pas dans la rébellion de notre génération en me faisant arrêter par les flics. Je fermai les yeux et me décidai enfin à clore cette situation gênante.
« Bon, je suppose que tu es fatiguée. Repars te coucher, mes amis m’attendent. Merci, bonne nuit. »
Me forçant à sourire, je lui fis la bise et commençai à m’éloigner. Je voulais partir loin de ce regard pesant qui me faisait culpabiliser. Je n’avais jamais pensé aux conséquences de mes actes sur les autres, mais Lexie devait être rongée par l’inquiétude, et je n’arrangeais rien en l’appelant aux aurores pour me sortir de prison. Je suis désolée, ma sœur. Vraiment.