Seven, Maxence & Maëlys

« Le vrai plaisir de la dispute, c'est la réconciliation. »

C’était de sa faute, elle le savait bien, c’était toujours comme ça quand ça explosait entre elle et le seul homme du trio. A vrai dire, c’était déjà comme cela quand il ne formait qu’un couple lambda. Enfin, ce n’était pas toujours uniquement de sa faute, car quand dispute il y a, c’est au minimum entre deux personnes, donc les deux sont en cause, d’une manière ou d’une autre, mais entre Maxence et Maëlys, la plupart du temps, l’origine de la dispute était du fait de cette dernière. Tornade blonde au caractère volcanique, elle est franche, beaucoup trop franche et à tendance à dire tout ce qu’elle pense, sans réellement réfléchir à la manière de le dire, et forcément cela n’est pas sans conséquences sur ses différentes relations au quotidien.

Voilà deux jours maintenant que la dernière grosse dispute entre elle et l’homme de leur vie avait éclatée. Deux jours que Maxence n’était pas rentré dormir. Deux jours que Maëlys restait prostrée dans sa chambre croisant à peine Seven dont elle redoutait de voir la tristesse au fond de ses yeux par sa faute. Le pire de tout ça, c’est que la blonde comédienne ne se souvenait même plus du sujet de la dispute, cela devait être une broutille comme bien souvent, un détail, quelque chose de complètement insignifiant qui entre deux personnes plus posées n’engendrerait probablement pas un mot plus haut que l’autre, seulement là il s’agissait de deux personnes au caractère de feu, deux personnes dont le quotidien est souvent explosif, il n’était donc pas très étonnant de les voir souvent se chamailler, mais rare était les fois où ça allait jusqu’à ce que l’un ou l’autre quitte l’appartement.

Maëlys s’en voulait énormément d’avoir privé Seven de Maxence et puis même si elle ne le montrait pas vraiment, elle était terriblement inquiète qu’il ne soit pas du tout rentré pendant deux jours, qu’il n’ait donné aucune nouvelle. Ce n’est pas qu’elle s’attendait à ce qui lui en donne à elle, la jeune femme n’était pas stupide, vu la violence des propos avant qu’il ne claque la porte, elle aurait plutôt été étonnée du contraire, mais elle pensait qu’il en donnerait un minimum à Seven. La seconde nuit, les yeux rougis et gonflée, elle avait craquée et rejoint sa belle Sevy dans sa chambre, se glissant contre. « Tu as eu des nouvelles ? » lui demanda-t-elle, sans autre mot d’excuse, rien que sa présence dans ce grand lit et sa façon de se blottir contre elle était déjà une excuse en soi et Seven savait parfaitement que c’était la façon d’agir de sa Alexis adorée. Elles se connaissaient par cœur. C’est résignée au signe de tête négatif et dans les bras réconfortant de sa belle que la blondinette finit par trouver le sommeil qui lui avait fait défaut depuis la dispute.

Le lendemain, l’inquiétude pouvait se lire encore plus sur le visage des deux jeunes femmes qui restèrent bien silencieuses tant le manque de Maxence se faisait ressentir, tant le duplex semblait bien vide sans sa présence. Le soir venu, Maëlys se préparait déjà mentalement à passer une nuit de plus sans son homme et tout cela par sa faute. Prostrée sur le canapé du salon, une tasse de chocolat chaud entre les mains, elle s’était vaguement assoupie fatiguée du peu d’heures de sommeil dont elle avait pu profiter, alors quand la porte s’ouvrit, elle sursauta, lâchant la tasse encore chaude sur le tapis. La demoiselle allait bougonner contre elle-même pour cette maladresse lorsque son regard se posa sur la silhouette élancé de Maxence qui se tenait dans l’embrasure de la porte d’entrée, aussitôt elle se sentit un peu plus légère, le poids de l’inquiétude venait de s’envoler. Cependant, elle n’osa bouger, gênée. C’est finalement la main de Seven posée doucement sur son épaule l’engageant à faire le premier qui la fit réagir. Elle se leva donc de sa place tandis que sa femme s’éclipsait sans doute volontairement en direction de la salle de bain. Dans un premier temps, Maëlys s’avança lentement, visage baissé.

« Tu es revenu ! » Très vite l’exubérance de la blondinette repris le dessus, elle regarda rapidement avant de se jeter littéralement dans ses bras et le serra fort un bref instant, faisant fi de ses vêtements trempés, bien trop heureuse de le voir saint et sauf chez eux. Mais rapidement elle reprit de la distance, songeant qu’il n’avait peut-être pas envie de cela. Maëlys fixait intensément les yeux de Maxence, se triturant les mains tellement elle était anxieuse et incapable de produire d’autre sons que « euh ». Elle avait tout un tas de choses à lui dire, combien il lui avait manqué, combien elle avait était inquiète, combien elle était désolée de ce qui s’était passé deux jours plus tôt, mais elle ne savait par où commencer, alors elle resta plantée face à lui sans rien dire, un demi-sourire éclairant difficilement son visage aux traits tirés par la fatigue cumulée, tentant à la fois vainement de cacher son malaise et de lui montrer qu’elle était contente de le voir.
©CeL